25-26 juin 2018 / Conférence Raymond Aron 2018 La diplomatie au 21ème siècle Paris France

25 -26 janvier 2018 / Colloque sur le patrimoine culturel organisé par la Stiftung Wissensraum Europa-Mittelmeer (WEM) stuttgart-allemagne
30 August 2018
14-17 août 2018 / Symposium International de l’Association européenne des anthropologues sociaux AESA Stockholm SUÈDE
31 August 2018

25-26 juin 2018 / Conférence Raymond Aron 2018 La diplomatie au 21ème siècle Paris France

Colloque International Raymond Aron

La diplomatie au XXIe siècle : derrière le diplomate, le négociateur?

Paris 25-26 juin 2018

La diplomatie au XXIe siècle : derrière le diplomate, le négociateur?


Colloque organisé par le CESPRA (Centre d’Etudes Sociologiques et Politiques Raymond Aron, EHESS) et la Société des Amis de Raymond Aron en partenariat avec le CAPS (direction de la prospective, MEA) et l’IRSEM (Institut de Recherche Stratégique de l’Ecole Militaire)
Une observation empirique apparait comme centrale dès qu’il s’agit de penser la diplomatie : les grands ambassadeurs négociateurs ont disparu avec la Conférence de Yalta et l’extinction de l’esprit des grands Congrès et Conférences internationales du XIXe siècle. La diplomatie des Sommets du XXe et XXIe siècles témoigne, au contraire, de l’effacement des diplomates au profit des leaders politiques : présidents, premiers ministres ou ministres des affaires étrangères —ces derniers, de moins en moins diplomates, de plus en plus ministres. Même là où les ambassadeurs ont encore un rôle à jouer, ils n’ont plus la vedette. Ils sont remplacés, voire supplantés, par des acteurs non-étatiques spécialistes de médiation et de diplomatie non-conventionnelle. L’action diplomatique s’avère de plus en plus difficile dans un siècle qui, selon Pierre Hassner, est porteur d’« une complexité mouvante, de plus en plus complexe et de plus en plus mouvante ».1 Serait-ce la conséquence de la globalisation et de l’élargissement du champ diplomatique, de la présidentialisation des régimes et de la centralisation des pouvoirs, ou de l’affaiblissement de l’État et de la souveraineté nationale?
Si l’objectif d’un diplomate n’est pas nécessairement de conclure une négociation mais de créer un espace de négociation, comment penser alors les instruments et les techniques de la négociation? Comment concevoir le type de négociations qui introduirait une nouvelle ère de sécurité collective, si les négociateurs ne sont plus forcément les diplomates? Quels outils developer quand l’action diplomatique ne se fait pas au sein d’une « zone de civilisation » comme le dit Aron?
Comment mettre fin aux conflits locaux en dehors d’une perspective de compromis entre états souverains ? Négocier à tout prix un accord local de cessez-le-feu n’est-ce pas retarder ou rendre impossible un règlement de fond ? Enfin, la discussion sur la diplomatie du XXIe siècle porte aussi sur la capacité de la science et de la technologie à constituer un nouvel outil de la diplomatie internationale. Peut-on alors considérer que la science et la technique contribuent à établir une « aire civilisationnelle » qui ouvre un nouvel espace de négociation, condition de toute diplomatie?
C’est une réflexion sur la diplomatie comme type original d’action, sur le rôle du diplomate tel qu’il est vécu par ses praticiens, sur les moments décisifs de l’action diplomatique, ses conditions et ses conséquences, qui sera l’objet de la réflexion. Le colloque propose d’allier analyse historique à l’étude empirique du contemporain sans perdre de vue le questionnement philosophique et politique, celui du « système de pouvoir dans lequel s’insère l’idéologie qui commande la diplomatie », pour citer Aron.
Les sujets d’interventions peuvent porter sur les thèmes suivants, de manière non limitative :
• La diplomatie comme « type original d’action » : Des écrits de Machiavel à Grotius, et de François de Caillères à Kissinger, comment peut-on comprendre la diplomatie comme type original d’action politique? Quels auteurs, quels axes analytiques nous permettent d’analyser empiriquement et philosophiquement l’action diplomatique dans sa spécificité?
• Sur la nature du diplomate et de l’ambassadeur : Qui peut-être diplomate? Quel est le role des praticiens de la diplomatie non-conventionnelle? Quelle idée se font de la diplomatie ceux la pratiquent? Quelle compétition ou complémentarité entre acteurs étatiques et nonétatiques? Quelle spécificité des acteurs religieux?
• Les types de diplomatie : Diplomatie économique, scientifique, religieuse, nucléaire, économique, diplomatie préventive, « soft power », « club diplomacy » ou diplomatie à huitclos, « network diplomacy » ou diplomatie des réseaux pratiquée en public et en collaboration avec des praticiens de la diplomatie non conventionnelle... Ces catégories nous permettent-elles de penser une nouvelle diplomatie étatique?
• La négociation : La diplomatie suppose des instruments de négociation. La négociation est toujours une option quand il n’y a pas d’accord (quand on n’est pas d’accord) mais pour qu’elle soit possible, il faut partager des instruments. La science politique offre-t-elle des analyses satisfaisantes des instruments de la négociation, des protocoles diplomatiques et du vocabulaire diplomatique?
• La prévision : Quel est le rôle de la prévision, des études prospectives, dans l’établissement d’une diplomatie efficace? Quel rapport entretenir entre stratégie et diplomatie? Les études stratégiques centrées sur la rationalisation de la violence sont-elles une bonne ressource, un bon point de départ, pour les diplomates?

Dag Hammarskjöld et la diplomatie du maintien de la paix en Afrique
Mohieddine HADHRI


Professeur de Diplomatie et de Relations internationales à l’Université de Tunis
Le 18 septembre 1961, Dag Hammarskjöld, Secrétaire général des Nations Unies mourut dans un accident aérien tragique alors qu’il effectuait une mission de maintien de la paix au Congo , pays africain en pleine guerre civile . Un demi-siècle plus tard, le nom du diplomate suédois demeure plus que jamais associe au concept de la diplomatie préventive tout comme celui de la « doctrine du maintien de la paix », théorisée par Dag Hammarskjöld lui-même .Cet héritage remarquable du diplomate onusien n’a pas manqué d'inspirer l’action de ses successeurs mais continue de fasciner aujourd’hui les milieux diplomatiques et académiques dans le monde entier. Par ailleurs, l’action de Dag Hammarskjöld et son œuvre diplomatiques restent tout autant liées à l’Afrique , continent pour lequel il a laissé sa vie et sur lequel , cinquante ans plus tard, près de 23 parmi les 61 opérations de maintien ou de rétablissement de la paix mises en œuvre par l’ONU ont été provoquées par des crises africaines..
Dans ce contexte, cette contribution se propose sur la base des archives, des publications et des résolutions de l’ONU d’apporter : 1- Quelques éclairages sur le rôle pionnier de Dag Hammarskjöld dans la mise en place de la diplomatie onusienne préventive et de maintien de la paix mais aussi sur les qualités exceptionnelles du diplomate suédois en tant que théoricien, homme d’action et visionnaire.
2- Un regard rétrospectif et prospectif à la fois quant au rôle de la diplomatie onusienne dans le maintien de la paix en Afrique . Il s’agira aussi d’apporter des éclairages sur les différents aspects de l’action onusienne à de maintien de la paix à travers les stratégies d’intervention militaire et de reconstruction politique engagées par l’ONU dans ce continent tout comme les dispositifs juridiques promulgues à cet effet ( textes et résolutions, Agenda pour la paix , Rapport Brahimi sur le maintien de la paix etc. ).
3- Quelques réflexions sur la portée et les limites de la diplomatie préventive : Quels bilans peut-on dresser des processus de maintien de la paix sur le continent africain, ceux qui y ont été mis en œuvre ou qui sont en cours? Comment caractériser succès et échecs ? De telles questions ont aussi vocation de permettre des analyses comparatives ; de procéder à des évaluations et d’envisager de tirer des enseignements transposables en matière d’action onusienne face aux guerres du XXIe siècle.
En un mot, cet contribution tentera de proposer une lecture transversale quant aux stratégies et mécanismes des opérations du maintien de la paix de l’ONU dont les retombées contribueront à redessiner la nouvelle carte géopolitique de la paix en Afrique, un continent au cœur des enjeux internationaux et plus que jamais à l’ordre du jour en ce début du XXI siècle.