23-24-25 mai 2024 COLLOQUE INTERNATIONAL 1974-2024 « L’histoire des relations internationales contemporaines. » Université Sorbonne – Paris France

Jeudi 27 Mai 2021 / Conférence internationale « La Méditerranée, Vingt-cinq ans après Barcelone (1995-2020) » IFA Stuttgart Allemagne- Fondation Yuste –Espagne.
6 September 2021
2-4 Février 2024, Conférence internationale « Faire du monde « un seul territoire postal » UPU / Berne Suisse
21 September 2023

23-24-25 mai 2024 COLLOQUE INTERNATIONAL 1974-2024 « L’histoire des relations internationales contemporaines. » Université Sorbonne – Paris France

COLLOQUE INTERNATIONAL 1974-2024.


L’histoire des relations internationales contemporaines :
Une discipline en transition


Paris, 23-24-25 mai 2024



participant

À l’occasion de ses cinquante ans en 2024, la revue Relations internationales souhaite entreprendre une évaluation de fond des mutations, qui ont affecté depuis un demi-siècle l’histoire des relations internationales en tant que discipline des sciences historiques, sous l’effet de multiples « tournants » épistémologiques.

La dilution des frontières disciplinaires, due en partie à l’essor des studies, la transnationalisation et la « mondialisation » de nombreux objets d’études incitent à repenser son identité, ses objectifs et ses méthodes. L’historien ne peut pas non plus sous-estimer la force de l’événement ou des événements : inscrit dans un contexte très particulier, marqué par l’épidémie sanitaire mondiale du coronavirus et l’éclatement de la guerre en Ukraine, cet anniversaire invite aussi à questionner de nouveau une alternative fondatrice du débat international, entre coopération et affrontements nationaux et la relation entre deux lectures, culturelle et politique, des relations internationales, qui ont eu tendance depuis quarante ans à se vivre sur un mode antagoniste.

Si les guerres ont, de longue date, structuré le temps de l’histoire internationale en un « avant », un « après » et un « entre-deux », la remise en cause d’une chronologie de nature politique, structurée par une vision juridique, a conduit, depuis les années 2000, à remettre en cause les périodisations traditionnelles et à se concentrer sur les périodes de transitions, sur le chevauchement de temporalités différentes, qui permettent de saisir la continuité dans la discontinuité, et selon le point de vue adopté d’y lire la fin d’une ère ou, et c’est le tropisme d’un XXIe siècle présentiste, d’y rechercher les prémisses de notre temps.

Nous encourageons des interventions centrées sur les redéfinitions et les nouveaux usages des concepts de la discipline (comme de celui de « politique étrangère » ou de « puissance ») ou sur certains concepts analytiques récents (comme celui de « circulation », qui a déjà fait l’objet d’une analyse incisive2), soit sur des mots, expressions, métaphores au cœur du discours des acteurs eux-mêmes (comme « paix », « solidarité », « développement », « sécurité », « norme » etc.), et qui ont pu être repris et intégrés (ou pas) dans le lexique analytique des historiens (s’interroger sur la trajectoire métaphorique des « Trois cercles » de Churchill à Nasser en est un exemple).

Vers une conceptualisation non occidentale de l'ordre mondial en transition


Réflexions sur « l’histoire universelle d'Ibn Khaldoun » et les préceptes d’émergence d’une vision arabo-islamique des relations internationales


Prof Mohieddine Hadhri –Tunis


Professeur émérite d’Histoire des relations internationales à l’Université de Tunis


La discussion du centrisme occidental de la théorie des relations internationales n'est pas une tendance récente pour les chercheurs en RI. Depuis les années 1960 et 1970, notamment avec la période de décolonisation, les RI centrées sur l'Occident ont été critiquées par les théoriciens de l'école post-coloniale. C’est ainsi que Edmond Jouve dans « Relations internationales du Tiers Monde », Paris (1976) tout comme Barry Buzan dans son fameux ouvrage « Non-Western International Relations Theory » Routledge, (2010) et d’autres encore ont déjà soulevé les questions lancinantes et récurrentes, à savoir : « Pourquoi n'y a-t-il pas de théorie des relations internationales non occidentales ? »

Cependant, les efforts visant à générer une théorie des RI non occidentale dans les États périphériques sont un phénomène de ces dernières années. Même si la majorité de ces études se situent en Asie, en particuliers en Chine (Marthe Engelborghs-Bertels,1981 ; Benjamin Tze Ern Ho, 2019), de nombreuses voix se sont élevées, ces dernières années, dans le pays arabes (Tunisie, Egypte) et dans le monde islamique en général (Turquie, Malaisie, Indonésie) en ce qui concerne le débat sur la possibilité d’émergence d'une école arabo-islamique des relations internationales.

Cette contribution qui s’inspire d’une réflexion que nous menons depuis une dizaine d’années sur l’histoire et la place des relations internationales dans le Monde arabe (Voir notre article dans Badel.L, Histoire des relations internationale,2020) se propose d’examiner de manière critique et exhaustive les recherches récentes et diverses qui visent à dépasser le centrisme occidental des RI en se basant sur le système de pensée d'Ibn Khaldoun et la théorie des relations internationales)

Sur la base d'un examen des études qui incarnent les conceptualisations locales (pays arabes et islamiques) des phénomènes internationaux dans la périphérie, il s’agit dans cette communication en l’occurrence de s’interroger s’il existe des préceptes et des éléments pour la formulation d’une théorie arabo-islamique des relations internationales.